Le ministère de la Cohésion des territoires et Action Logement ont officialisé l’appel à manifestation d’intérêt, anticipant ainsi le vote du projet de loi avec la création d’un « outil dédié à faciliter la vente HLM ». Financé par le « salaire différé », cet outil marque en réalité le transfert de charges de l’Etat au groupe Action Logement…et donc aux salariés.
Depuis les annonces concernant la mise en œuvre du dispositif Visale et du soutien d’Action Logement à l’ANRU, la CNL restait sceptique, et prudente. Le flou enveloppant les contreparties en jeu dans cette opération ne laissait effectivement rien présager de bon. Le voile est enfin levé avec les déclarations communes du ministère de la Cohésion des territoires et des dirigeants d’Action Logement mais les craintes se sont avérées bien réelles.
Dans un contexte de restriction budgétaire accrue, l’Etat décide de faire peser le financement des politiques publiques sur le « salaire différé », c’est-à-dire sur la contribution d’une partie du salaire prélevée et mise en commun dans l’objectif de construire du logement social. Alors que le FNAP est aujourd’hui à hauteur de moins de 40 millions, il est clair que le soutien financier d’Action Logement se substitue à celui de l’Etat.
La vente HLM s’organise donc et avec elle, ses injustices et ses inégalités puisqu’il est facile d’imaginer que ce sont les intérêts du groupe AL qui primeront, avec l’appui du gouvernement.
Pour Eddie Jacquemart, Président national de la CNL : « Le Monopoly de la vente HLM est lancé, avec Action Logement dans le rôle du banquier, alors même que le Parlement n’a pas encore tranché ! »